On voit de l'argent en avant avec l'ombre d'un char en arrière.
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La Russie vient de brouiller les cartes des marchés émergents, observe Richard Lawrence, premier vice-président, titres mondiaux à revenu fixe, Brandywine Global (Philadelphie, Pennsylvanie).

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« Avant l’invasion, les marchés émergents offraient de belles performances. Même si certains avaient vu leurs obligations reculer à la suite des hausses de taux d’intérêt, leurs devises se portaient plutôt bien. Tout s’annonçait positif pour 2022 sur fond de dollar américain affaibli, mais l’invasion a changé la donne. Les régions sont cependant affectées de manière différente », constate Richard Lawrence.

Si les marchés d’Amérique latine subissent peu de contrecoups, comme on le voit au Brésil, au Mexique, en Colombie ou au Chili, ceux d’Europe de l’Est ont bien sûr été très affectés. C’est ainsi le cas de la Pologne, de la Hongrie et de la République tchèque.

Du point de vue des secteurs d’activité, les matières premières ont été particulièrement bouleversées, ce qui va profiter aux pays émergents qui en exportent. Selon l’expert, le peso chilien, lié au cuivre, devrait en profiter tout comme le real brésilien, qui est soutenu par le minerai de fer et les matières premières agricoles. On voit le même phénomène parmi les devises de pays développés exportateurs, comme la couronne norvégienne et les dollars australien et néo-zélandais.

« Nous apprécions quand même certaines devises d’Europe de l’Est, bien qu’elles aient subi des pressions en raison de l’invasion. D’ici à ce que l’on parvienne, espérons-le, à une résolution du conflit, beaucoup d’aubaines ont été créées parmi ces devises et elles sont appelées à rebondir », souligne Richard Lawrence.

Selon lui, vu le contexte géopolitique, les obligations émergentes qui pourraient performer en seconde moitié d’année se trouvent du côté du Brésil, de la Colombie, du Chili, du Mexique et de l’Afrique du Sud.

Ce texte fait partie du programme Gestionnaires en direct, de la CIBC. Il a été rédigé sans apport du commanditaire.