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L’offre de services de planification financière sur Internet sans l’intervention d’un professionnel en chair et en os vient d’être spécifiquement autorisée et encadrée par l’Autorité des marchés financiers (AMF), selon les mêmes modalités que la vente d’assurance en ligne.

Le Règlement sur les modes alternatifs de distribution couvre ainsi la planification financière proposée sur le web, peut-on lire dans un avis publié mercredi par l’Autorité.

« C’est une pratique qui existe déjà, mais elle est maintenant réglementée », précise Jocelyne Houle-LeSarge, PDG de l’Institut québécois de planification financière (IQPF), en entrevue avec Conseiller.

Pour pouvoir offrir de tels services en ligne, un cabinet devra avoir au moins un planificateur financier certifié à son emploi.

ALLIÉ OU RIVAL?

Le phénomène reste pour l’instant marginal. Selon Mme Houle-LeSarge, seules deux firmes proposent de la planification financière sur Internet au Québec à l’heure actuelle. Une offre qu’elle ne perçoit pas comme faisant concurrence aux Pl. Fin.

« Je vois cette technologie comme un outil pour les professionnels. Le client peut faire une première ébauche lui-même en ligne et aller s’asseoir avec son planificateur financier pour en discuter par la suite. […] Ça va peut-être faire réaliser aux gens que la planification financière est plus compliquée qu’ils pensaient et amener davantage de clients aux Pl. Fin. »

Étant donné la complexité de la réalisation d’une planification financière globale, n’y a-t-il pas un risque que les épargnants fassent fausse route s’ils s’y adonnent seuls sur le web?

« Ça dépend de leurs besoins », répond prudemment la PDG de l’IQPF, ajoutant qu’ils peuvent parfois aussi être insatisfaits d’un Pl. Fin. humain. Elle dit réagir de façon « neutre » à ce règlement, le voyant de façon ni positive ni négative.

PAS UN PRODUIT COMME LES AUTRES

Même si la planification financière en ligne sera soumise aux mêmes modalités qu’un produit simple comme une assurance vie temporaire, Jocelyne Houle-LeSarge juge qu’offrir ces services en ligne ne réduit pas la planification financière à une marchandise.

« Pour dix clients, on retrouvera dix planifications financières différentes. La planification financière ne deviendra pas un produit. »

Elles estime que le virage vers Internet est inévitable. « Avec l’intelligence artificielle, on est rendu là. Soit on embarque, soit le train passe et on va rester en gare. »

Elle se dit prête à collaborer avec l’AMF, mais indique que l’IQPF surveillera de très près l’évolution de cette nouvelle réglementation.