C’est possible avec la bonne discipline d’investissement, croit Rory Ronan, gestionnaire de portefeuille pour Gestion d’actifs CIBC.

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Adepte autoproclamé de l’investissement ascendant (bottom-up), Rory Ronan applique une analyse de régression financière sur les titres avant de les juger individuellement « au mérite », plutôt que de partir d’un point de vue macro-économique par secteur.

« Nous recherchons des entreprises de haute qualité, dirigées par des équipes talentueuses, et dont les titres s’échangent à un prix attrayant », résume-t-il avant de détailler ces trois critères.

« La qualité se reconnaît à une excellente feuille de route, et d’importants rendements sur les capitaux investis tout au long du cycle économique. L’entreprise doit aussi avoir beaucoup de liquidités disponibles, et de bonnes perspectives de croissance », poursuit Rory Ronan.

« Les membres de l’équipe de gestion doivent eux aussi avoir une excellente feuille de route, et leur propre intérêt en jeu (skin in the game), car cela démontre qu’ils partagent le point de vue des actionnaires. »

« Quant à l’évaluation du titre, nous regardons surtout la valeur intrinsèque de l’entreprise et l’actualisation des flux de trésorerie. Celle-ci se fait en ajustant les états financiers en fonction des liquidités générées durant l’ensemble d’un cycle économique. »

BÂTIR UN PORTEFEUILLE DE QUALITÉ

Selon l’expert, cette approche permet de bâtir « un portefeuille de haute qualité, extrêmement bien diversifié, qui doit bien se comporter tout au long des cycles économiques ».

Il cite deux titres canadiens qui répondent à ses critères de choix : l’équipementier torontois Toromont Industries, de Toronto, et la firme d’ingénieurs montréalaise WSP.

« Toromont vend et loue des véhicules de chantier, et son marché est donc lié à ceux des mines, des infrastructures et de la construction. L’entreprise est très bien gérée, présente un très haut rendement sur le capital investi, et de très bonnes marges tout au long du cycle économique. Elle a fait l’acquisition stratégique de la québécoise Hewitt Équipement [au mois d’avril] pour un milliard de dollars, financée presque entièrement avec des liquidités et des emprunts. Cela va être très bon pour les actionnaires dans les trois à cinq prochaines années. Quant à WSP, cette firme conseille des entreprises qui réalisent des projets majeurs dans le secteur des infrastructures. Elle a élargi son empreinte géographique aux États-Unis et en Europe, ce qui lui donne de très bonnes perspectives de croissance. »