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Parfois, il vaut mieux se taire. Les récents propos grossiers du financier Kenneth Fisher ont déjà coûté plus de deux milliards de dollars américains (2,6 M$ CA) en quelques jours, racontent Les Echos.

Qu’a donc bien pu dire ce gourou de la finance pour que plusieurs fonds de pension américains et d’autres investisseurs institutionnels retirent leurs billes de Fisher Investments? Rien de bien édifiant… Début octobre, dans une conférence, il compare le fait de gagner la confiance d’un client à « essayer d’entrer dans le pantalon d’une fille ». En anglais, l’expression « get in a girl’s pants » signifie carrément avoir une relation sexuelle avec elle. Des propos finalement aussi insultants pour les clients qu’offusquants pour les femmes. 

Peut-être ces propos auraient-ils passé comme dans du beurre il y a quelques années. Mais après les nombreux scandales et les mouvements #MeToo et #BalanceTonPorc, il est devenu pour le moins hasardeux de faire tels commentaires en public. Il n’a pas fallu longtemps pour qu’un participant dénonce ces paroles dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux. 

TROP D’INFORMATION

CNBC a sauté dans le train en marche et rapporté d’autres propos déplacés de Ken Fisher. Perle parmi les perles, cette réponses faite à la question de ce qu’il ferait différemment s’il pouvait recommencer sa carrière : « Si j’avais 30 ans à nouveau et que je pouvais tout refaire, je ferais plus souvent l’amour, car l’âge avançant, vous savez que vous devenez comme un sapin de Noël : vous êtes ferme une fois par an et les boules sont simplement là pour la décoration. »

DES PROPOS COÛTEUX

Kenneth Fisher s’est bien excusé, mais tout en avouant ne pas vraiment comprendre la polémique engendrée par ce qu’il a dit. Sauf que la tendance semble difficile à inverser. Même après ses excuses, Fidelity a annoncé qu’elle retirait 500 MS US (653 M$ CA) de Fisher Investments. Au total, on compte pour plus de deux milliards de dollars de retraits en quelques jours. Ça fait cher du mot… 

Le gestionnaire reste tout de même bien en selle. Ses clients institutionnels représentent un peu plus de 10 milliards de dollars d’actifs, contre près de 60 milliards pour sa clientèle de particuliers fortunés. Cependant, si la tendance se déplaçait chez ces investisseurs particuliers, la société pourrait en pâtir gravement. Fisher Investments prélève des frais de 1 % à 1,5 % par an à ces clients, alors qu’un fonds commun ouvert et activement géré aux États-Unis coûte présentement en moyenne 0,7 % par an, selon Morningstar, et un fonds indiciel coûte en moyenne 0,08 %.

Pour préserver son entreprise, Kenneth Fisher devra donc se tourner la langue sept fois avant de parler, surtout en public…