Les dirigeants politiques de l’Union européenne « sont parfaitement informés de la fragilité plus qu’inquiétante du système bancaire mondial, de façon générale, et européen, de façon particulière », affirme le chroniqueur Charles Sannat dans un récent éditorial publié sur Insolentiae.com.

Dans sa tribune, qu’il qualifie de « décryptage impertinent et sans concession de l’actualité économique », ce diplômé de l’École supérieure du commerce extérieur, en France, et chroniqueur sur la chaîne BFMTV s’en prend aux derniers tests de résistance bancaire (stress tests) pratiqués sur le Vieux Continent.

Jugeant qu’ils ne sont rien d’autre qu’une « mascarade », il dénonce leur manque de fiabilité et juge que l’Autorité bancaire européenne (EBA) a profité de la torpeur de l’été pour rendre publics leurs résultats, afin de les faire passer inaperçus.

RASSURER LES CLIENTS À PEU DE FRAIS

« Pour des tests réussis, il faut un scénario savamment étudié. Ni trop chaud, ni trop froid, ni trop salé, ni pas assez! », se moque-t-il. Autrement dit, « les stress tests européens se doivent d’être fades, histoire que toutes les banques puissent les réussir sauf celles dont on n’arrive plus à masquer la faillite et qui, comme par hasard, échouent ».

Citant le rapport de l’EBA sur la question publié à la fin du mois de juillet, Charles Sannat soutient que ce document, qui détaille la liste des banques examinées en Europe, n’est là que pour « rassurer à peu de frais » leurs clients et que l’institution européenne ne leur dira jamais la réalité « sur la gravité des faits ou d’une situation ».

Plusieurs questions importantes ne sont pas posées, estime-t-il.

Quelle serait la solidité des banques en cas d’explosion du marché boursier? Comment se comporteraient-elles en cas de krach obligataire ou d’effondrement du secteur immobilier? Comment réagiraient-elles en cas d’explosion de la bulle des produits dérivés? Ou encore en cas de crise des dettes souveraines ou de faillite d’un État ou de plusieurs États? Toutes ces interrogations demeurent sans réponse.

Bref, il est absurde de prétendre que le secteur bancaire va mieux, selon Charles Sannat. « Il n’est pas guéri, encore moins devenu solide par l’opération du Saint-Esprit », conclut-il.

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