La popularité grandissante des fonds négociés en Bourse (FNB) au Canada ne se dément pas, constate John Gabriel, stratège en FNB à Morningstar Canada. Au cours des dix premiers mois de 2010, les investisseurs se sont procurés pour environ 2 milliards de dollars de FNB. À la fin du mois d’octobre, le total des actifs nets placés dans les FNB se chiffrait à 70 milliards de dollars, ce qui constitue une croissance d’environ 32 % par rapport à l’an dernier.

Malgré cette progression notable, les FNB ne pèsent pas lourd devant les fonds communs et leurs 615 milliards de dollars d’actifs sous gestion. John Gabriel ne s’en fait pas pour autant. « La croissance des FNB en est encore à ses débuts au Canada. Nous nous attendons à ce que des taux de croissance similaires se poursuivent dans les années à venir, en termes de croissance des actifs et de prolifération des produits. »

D’ici 2015, prévoit-il, les actifs investis dans les FNB pourraient atteindre entre 120 et 140 milliards de dollars, soit 20 % des actifs des fonds communs.

Mais, pour atteindre cet objectif, une condition essentielle doit prévaloir : les conseillers et les investisseurs doivent améliorer leur connaissance de ces produits.

Les investisseurs
Ils doivent s’interroger sur les frais qu’ils paient avec leurs fonds communs. Quand les marchés affichaient des rendements de 15 %, les investisseurs se souciaient peu des frais de gestion de 2 % ou plus que puisaient les sociétés de fonds. C’était la belle époque. Maintenant, les rendements oscillent entre 1 et 6 %. Cela veut dire que ces frais de 2 % commencent à peser réellement dans la balance. En effet, si un fonds communs rapporte 3 % tout en percevant des frais de 2,5 %, cela veut dire que les porteurs de parts abandonnent plus de 83 % de leur rendement au profit des frais. Au contraire, un investisseur de FNB qui paie seulement 0,25 % perd seulement 8 % de son rendement. À long terme, cette différence peut être significative. « Ce n’est qu’une question de temps avant que des vagues d’investisseurs ne commencent à poser des questions plus critiques à leurs conseillers financiers, notamment en ce qui concerne les frais qu’ils doivent payer », dit John Gabriel.

Les conseillers
Comme le versement de commission est la règle dans l’univers du placement, on peut comprendre que les conseillers montrent une forte résistance à adopter les FNB. Toutefois, ce mode de rémunération pourrait bien changer. Aux États-Unis, les forces concurrentielles poussent de plus en plus de cabinets et de représentants à facturer des honoraires plutôt que des commissions. Au Royaume-Uni et en Australie, des mesures législatives ont forcé le retrait des systèmes basés sur les commissions. Or, les FNB « cadrent parfaitement avec les modèles de rémunérations par honoraires », explique John Gabriel. Les conseillers seront payés pour les recommandations qu’ils formulent et pourront recevoir des commissions de suivi que paient certains promoteurs de FNB. Cependant, leurs intérêts seront mieux alignés sur ceux de leurs clients. « Les représentants seraient plus enclins à conseiller à leurs clients des produits aux coûts inférieurs, et il serait tout à leur avantage de favoriser les rendements positifs puisque leurs honoraires sont liés au total des actifs sous gestion », estime John Gabriel.

L’avenir appartient donc aux FNB, croit John Gabriel. Ils sont une « solution évidente » pour les placements forfaitaires, qui vont probablement fortement augmenter à mesure que les baby-boomers commencent à prendre leur retraite et cherchent à redéployer leurs actifs. Les conseillers qui auront rapidement adopté la rémunération à base d’honoraires sont ceux « qui risquent d’en tirer le plus de profits, et ils collecteront probablement la plus grande part de cette vague d’actifs qui arrive ».

Les investisseurs, eux, seront contents de pouvoir conserver leur juste part des rendements du marché. « À cette fin, les FNB représentent la prochaine génération de placements », conclut le spécialiste.

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