Souvent décriés pour leurs frais et leurs niveaux de risque, les fonds de couverture obtiendraient en fait de meilleurs résultats à long terme que les fonds des autres catégories d’actifs. Une étude commandée par la firme KPMG montre que, sur une période de 17 ans, les fonds de couverture devancent largement les catégories d’actifs traditionnels, soit les actions, les obligations et les marchandises.

Le rapport réalisé par le Centre for Hedge Fund Research analyse certaines publications universitaires récentes sur la question. Parmi les conclusions, on souligne qu’entre 1994 et 2011 les fonds de couverture ont dégagé un rendement annuel moyen de 9,07 %, déduction faite des frais de gestion, par rapport à 7,18 % pour les actions internationales, 6,25 % pour les obligations internationales et 7,27 % pour les marchandises internationales.

« Le marché canadien des fonds de couverture décolle, entre autres parce que les investisseurs institutionnels confient une part croissante de leur avoir aux gestionnaires de ces fonds, au Canada comme à l’étranger », note Philippe Grubert , associé en audit et leader Services financiers chez KPMG Montréal. « L’étude le prouve : contrairement aux idées reçues, les fonds de couverture ne sont pas forcément des instruments coûteux dont le rendement laisse à désirer », affirme-t-il.

Mieux que les fonds classiques
Le rapport conclut que les portefeuilles qui font appel aux fonds de couverture ont devancé les portefeuilles plus classiques, qui sont composés de 60 % d’actions et de 40 % d’obligations. Les auteurs de l’étude soutiennent aussi que « le recours aux fonds de couverture produit des résultats assortis de facteurs de risque et de volatilité bien inférieurs à ceux des actions et des marchandises ». De plus, entre 1994 et 2011, les fonds de couverture ont produit des rendements alpha appréciables, qui se chiffraient à 4,19 % par an en moyenne.

« Par le passé, si le secteur canadien des fonds de couverture se distinguait par sa vigueur, son étendue restait limitée, vu l’envergure d’autres marchés mondiaux du même type, comme celui des États-Unis », remarque M. Grubert.

Les fonds de couverture ont également un rôle à jouer pour assurer la répartition équilibrée des capitaux, la diversification des portefeuilles et la stabilité financière. « Cette étude en fournit des preuves convaincantes : les fonds de couverture peuvent produire des résultats plus avantageux que les catégories des actions, des obligations et des marchandises, tout réduisant l’instabilité et le risque », déclare Andrew Baker, chef de la direction de l’Alternative Investment Management Association (AIMA), qui a commandé le rapport avec KPMG.

Premier volet d’une étude en deux parties, le rapport The value of the hedge fund industry to investors, markets and the broader economy peut être consulté en ligne : http://www.kpmg.com/Ca/en/IssuesAndInsights/ArticlesPublications/Documents/hedge-fund-value.pdf.