Par l’entremise de programmes de restructuration et de réduction des coûts, les principales banques américaines et européennes ont supprimé 59 000 postes l’an dernier, rapporte Reuters.

Si l’on en croit les spécialistes interrogés par l’agence de presse, la baisse des effectifs devrait se poursuivre cette année, notamment dans la zone euro, où le secteur est moins rentable qu’ailleurs dans le monde.

Selon eux, ce phénomène serait dû à la fois au ralentissement économique enregistré en 2013 et à l’instauration d’une régulation plus contraignante dans plusieurs pays, ce qui aurait incité les grands établissements de crédit à se préoccuper encore davantage de leur rentabilité, les amenant notamment à cesser certaines de leurs activités.

Réformes structurelles

« Une poignée de banques [d’envergure] mondiale ont réellement fait l’effort d’envisager des réformes structurelles et ont sensiblement réduit leurs coûts. Mais la majorité d’entre elles se sont serré la ceinture pour les faire baisser sans vraiment modifier ni la manière dont elles fonctionnent ni leur modèle d’entreprise », a expliqué à Reuters Aymen Saleh, le directeur des bureaux de Londres du Boston Consulting Group.

C’est ainsi que les 18 premières banques européennes ont supprimé quelque 21 500 emplois l’année dernière, après avoir déjà effectué 56 100 suppressions de postes en 2013, selon les calculs effectués par l’agence.

De leur côté, les six plus importants établissements bancaires américains ont aboli 37 500 postes l’an dernier alors qu’ils en avaient éliminé 45 700 l’année précédente.

160 000 postes supprimés en deux ans

Au total, recense Reuters, ces 24 banques ont supprimé à elles seules plus de 160 000 postes au cours des deux dernières années. Les six banques américaines ont réduit leurs effectifs de 7,3 % durant cette période, contre 4,1 % pour les 18 banques européennes.

Toutefois, estime Aymen Saleh, les institutions financières qui n’ont pas suffisamment restructuré leurs activités pourraient devoir supprimer un nombre encore plus important de postes, tandis que celles qui ont pris des mesures plus draconiennes pourront peut-être au contraire recruter dans certains secteurs.

D’après une étude sur 300 grandes banques réalisée en 2014 par le Fonds monétaire international, seuls 30 % des établissements européens auraient une structure « leur permettant de délivrer des retours corrects à long terme », comparativement à un ratio de 80 % pour leurs homologues américains.

« Champ de bataille stratégique »

« Dans un monde où il est plus difficile de croître, je suis plus convaincu que jamais que les coûts vont rester le champ de bataille stratégique de notre secteur pour les années à venir », prévoit lui aussi Antony Jenkins, directeur général de Barclays.

La banque britannique a d’ailleurs supprimé 7300 postes l’an dernier, soit 5 % de ses effectifs, afin d’économiser quelque 2,4 milliards de livres (4,5 milliards de dollars canadiens) par an.

Au total, les réductions de personnel les plus importantes ont eu lieu dans des banques établies aux États-Unis, au Royaume-Uni, en Italie et en Espagne.

La rédaction vous recommande :