Trois personnages qui tentent de ramener des billets au sol. Ces derniers sont attachés à un ballon où il est inscrit inflation
Cemile Bingol / iStock

Dans leur lutte à l’inflation, les banques centrales tendent à ignorer certains signes de ralentissement économique, avertit Richard Lawrence, premier vice-président, titres mondiaux à revenu fixe, Brandywine Global (Philadelphie, Pennsylvanie).

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« On observe clairement dans le marché une perception selon laquelle les banques centrales traînent la patte. Les marchés obligataires refuges que sont les États-Unis, l’Europe et le Japon ne réagissent clairement pas aux enjeux géopolitiques comme la guerre en Ukraine, et semblent agir exclusivement en réaction aux pressions inflationnistes. De ce fait, elles ignorent certains signes de détérioration de la croissance mondiale », analyse Richard Lawrence.

L’expert reconnaît qu’à l’heure actuelle, l’inflation est le souci numéro un des investisseurs à revenu fixe. Néanmoins, les perspectives de croissance ont déjà commencé à s’amincir, comme en témoigne entre autres l’indice des directeurs d’achat (ou indice PMI). Or, les marchés semblent l’ignorer.

« Cela a créé beaucoup de valeur sur les marchés obligataires. Notre modèle indique des aubaines dans les obligations américaines sur 10 ans comme sur 30 ans, et dans les obligations européennes. Il est donc fort possible qu’à un certain moment, si les perspectives de croissance continuent à se détériorer, nous envisagerons d’allonger la durée de nos titres dans les marchés développés », commente Richard Lawrence.

Selon lui, les obligations des marchés émergents vont aussi devenir intéressantes en deuxième moitié d’année.

« Plusieurs de ces pays ont augmenté leurs taux d’intérêt en 2021 de façon précoce et agressive, et on peut s’attendre à ce qu’en 2022, leurs cycles d’accroissement des taux touchent à leur fin, et qu’ils résistent aux pressions inflationnistes. Cela créera un excellent point d’entrée pour allonger la durée des titres dans certains marchés émergents », indique Richard Lawrence.

Il fait notamment référence au Brésil, au Chili, et à la Colombie. « Franchement, j’aurais ajouté la Russie puisqu’elle présentait des fondamentaux économiques attrayants avant la guerre. Mais avec ce qui se passe en Ukraine, le pays n’est plus dans les plans des investisseurs. »

Ce texte fait partie du programme Gestionnaires en direct, de la CIBC. Il a été rédigé sans apport du commanditaire.