L’humeur actuelle : percevoir une croissance économique lente à l’européenne, un choc après 20 ans de croissance économique supérieure à 3 % l’an. Une fois que cette atteinte de croissance lente sera acceptée, les marchés boursiers se transigeront à leur point d’équilibre, écrit William André Nadeau, gestionnaire de portefeuille et fondateur du cabinet Orientation Finance.

L’indice VIX ou l’indice de la « peur »
L’indice VIX est l’indice de volatilité appelé aussi l’indice de la « peur » a atteint des sommets inégalés en 2008 avec un niveau de 80 dépassant le niveau de 40 atteint à l’été 2002. Un VIX à plus de 30 indique que le marché est d’abords guidé par l’émotion en stade de crainte, de panique ou d’euphorie.

Heureusement le niveau de l’indice VIX est plus raisonnable depuis 12 mois, limitant l’ampleur des perturbations boursières sur de très courtes périodes.

Les investisseurs, économistes et analystes ont des comportements déclenchés par des humeurs variables. L’effet de contagion dans l’optimisme ou le pessimisme se répand très rapidement en quelques semaines.

2010 est une année intéressante à observer
La mémoire des pertes financières de 2008 n’est pas loin. Elle suscite les craintes des investisseurs aussitôt que des risques économiques sont perçus.

Après une hausse des marchés boursiers de 50 % entre le creux de 2009 et le début 2010, les Bourses n’ont récupéré que 40 % (Msci Eafe), 50 % (S&P500) et 70 % pour la Bourse canadienne : des pertes depuis le sommet.

Cette vague d’optimisme a laissé la place à la réalité d’une croissance économique plus lente.

Cette zone de transition dans la perception des investisseurs a crée 3 corrections boursières à ce jour en 2010. Les investisseurs ont réagi en craignant le pire à cause de la crise obligataire de certains pays européens, de la surchauffe économique dans plusieurs pays émergents, d’un risque de retomber en récession à nouveau et des risques de déflations.

Comme vous le constatez et le vivez, il y a constamment des exagérations d’optimisme ou de pessimisme pour les deux tiers des périodes à long terme.

Durant un tiers des périodes seulement, les investisseurs perçoivent la réalité économique avec plus de justesse. Le marché revient alors à son équilibre d’où l’explication de la hausse boursière à ce jour en septembre.

La nouvelle réalité perçue est une croissance économique faible à l’européenne pour l’Amérique du Nord, avec un léger risque de déflation. Une croissance lente se situe entre 1,5 % et 2,5 % l’an en moyenne et les risques de récessions sont plus faciles. Les taux d’intérêt à long terme demeurent bas dans ce contexte.

Jamais la politique quantitative américaine ne serait aussi souhaitable pour les États-Unis si jamais la déflation s’installe. Il serait alors favorable pour la Fed américaine de vraiment « imprimer » de l’argent si cela se produit. Les investisseurs ont besoin de se sentir sécurisés sur les solutions aux problèmes économiques. Le marché réagit très négativement face au manque de solutions. Quand le marché perçoit des solutions, les cours boursiers se rapprochent de leur valeur économique.

Le contenu de cette chronique a été gracieusement fourni par le cabinet Orientation Finance.