La généralisation des taux d’intérêt négatifs fait courir de grands risques à l’économie et à la société en général, prévient le célèbre responsable de la gestion d’actifs chez Janus Capital Bill Gross.

Le fondateur et ex-gestionnaire vedette de Pimco assure en effet que, si que les banquiers centraux pensent avoir trouvé la solution miracle en instaurant une politique de taux directeurs négatifs en Europe et au Japon, ils se mettent le doigt dans l’œil, rapporte Le Figaro.

« Cette stratégie a engendré plus de 15 trillions de dollars d’obligations souveraines à rendement négatif dans les pays développés », met-il en garde.

LES INVESTISSEURS POURRAIENT DÉSERTER

Et l’investisseur réputé ne s’en tient pas là! « Nos marchés financiers sont devenus un casino de Las Vegas, Macao ou Monte Carlo, assène-t-il. Ils parient qu’une offre illimitée de crédit générée par les banques centrales peut réussir à redynamiser les économies mondiales et revigorer la croissance nominale du produit intérieur brut pour atteindre des niveaux plus faibles, mais toujours acceptables, dans le monde très endetté d’aujourd’hui. »

Or une telle approche est erronée, affirme l’homme d’affaires. De plus en plus d’économistes, de membres de la Fed et de dirigeants d’entreprises arrivent d’ailleurs au même constat, relève Le Figaro. Eux aussi estiment que « les taux négatifs érodent, voire cassent, les modèles économiques historiques qui alimentent l’épargne ainsi que l’investissement et, par extension, la croissance économique ».

« À un moment ou à un autre, rendus méfiants et fatigués de recevoir des rendements négatifs ou proches de zéro sur leur argent, les investisseurs pourraient, à la marge, déserter le système financier standard et se tourner vers des alternatives plus rémunératrices ou, mieux encore, moins risquées », croit Bill Gross.

« LA FIN NE S’ANNONCE PAS BELLE »

Selon lui, le bitcoin et d’autres technologies de blockchain sont quelques exemples qui pourraient contribuer à « stabiliser la valeur des actifs actuels en matière de parité de pouvoir d’achat futur ». Et il en va de même pour l’or, « malgré son statut de relique historique ».

Sa conclusion? Elle est d’une rare violence, souligne Le Figaro, puisqu’il annonce qu’« à l’image de chiens errants, les épargnants et les investisseurs gratouilleront pour obtenir quelques bouchées de rendement autour de zéro ». Avant de prédire que « la fin ne s’annonce pas belle »…

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