Plus que jamais, il faut opter pour une optimisation flexible du rendement, explique Ignacio Sosa.

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Le spectre d’un ralentissement dès l’an prochain n’augure rien de bon pour ce marché. Mieux vaut opter dès maintenant pour une optimisation flexible du rendement, explique Ignacio Sosa, directeur, gestion des relations internationales pour DoubleLineCapital à Los Angeles.

« Les investisseurs doivent se montrer prudents face aux obligations de société de catégorie investissement. D’énormes quantités ont été émises depuis la crise financière, mais environ la moitié de l’indice se trouve dans le bas de l’échelle des notations. Si un ralentissement économique devait survenir, ce qui empirerait encore les notations, beaucoup de ces titres seront déclassés de la catégorie investissement », dit Ignacio Sosa.

« Je fais généralement très attention au marché des obligations de sociétés, car c’est un terrain miné. Je ne porte pas plus attention à une région ou à un secteur en particulier, mais je recherche des entreprises qui ont des états financiers solides, un certain niveau de levier, et de bonnes liquidités. Ces caractéristiques peuvent protéger leurs obligations d’un déclassement en cas de ralentissement économique », poursuit-il.

Selon l’expert, le ralentissement pourrait survenir dès l’an prochain. Il en veut pour preuve la pause qu’a pris la Fed dans ses hausses de taux et son resserrement monétaire. Ces éléments étaient plutôt bons pour les obligations de sociétés, car ils mitigeaient leur risque, et cela a laissé croire à beaucoup d’investisseurs qu’elles étaient la seule catégorie d’actif possible pour investir dans l’endettement, alors qu’il en existe d’autres qui dans bien des cas offrent de meilleurs rendements selon lui.

« Les obligations de sociétés de catégorie investissement sont très sensibles aux variations de taux d’intérêt. S’ils venaient à devenir élevés, beaucoup de ces titres en souffriraient », dit Ignacio Sosa.

Sa solution : l’optimisation du rendement (flexible yield strategy), qui consiste à maximiser les rendements à partir d’un groupe diversifié de catégories d’actif. Celui-ci comprend « peu ou pas » d’obligations de sociétés de catégorie investissement, mais mise en revanche sur les obligations de pays émergents libellées en dollars américains, les obligations à haut rendements, les prêts et les créances titrisées. « Nous avons investi dans ces diverses catégories tout en maintenant un bas niveau de sensibilité aux taux d’intérêt », dit-il.

Cette stratégie d’optimisation du rendement a permis à l’équipe de M. Sosa de demeurer neutre face aux changements d’attitude de la Fed, dit-il.

« Nous avons conservé la même stratégie depuis nos débuts. Bien qu’en 2019 il est clair que l’attitude de la Fed a changé, nous gardons le cap. Nous conservons un horizon de 18 à 24 mois, et dans cette perspective nous continuons d’apprécier les mêmes catégories d’actif. Je ne vois aucune raison de modifier notre portefeuille pour le moment. »

Ce texte fait partie du programme Gestionnaires en direct, de la CIBC. Il a été rédigé sans apport du commanditaire.