Des dollars glissés à travers la fente d'une vitre, d'un côté on voit les dollars américains, de l'autre les billets deviennent de la terre sur laquelle sont plantés des panneaux solaires et des éoliennes.
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Les fonds positionnés selon les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) ont raté le train de la croissance du secteur de l’énergie, puisqu’ils tendent à juger ces placements insuffisamment durables. Mais à long terme, l’approche ESG demeure la bonne stratégie, croit Crystal Maloney, chef de la recherche sur les actions à Gestion d’actifs CIBC.

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« Les investisseurs consciencieux du développement durable ont traversé des moments difficiles pendant que les actions du secteur de l’énergie bondissaient de 33 % depuis le début de l’année à la Bourse de Toronto, et de 35% dans l’indice S&P 500. Ce secteur comporte des risques environnementaux plus marqués que d’autres, et les stratégies de placement ESG ont donc tendance à y être sous-exposées. De ce fait, elles ont obtenu de piètres performances par rapport à celles des marchés dans leur ensemble », note Crystal Maloney.

L’experte souligne néanmoins que le Fonds durable d’actions canadiennes CIBC a bien performé, car il sous-pondère aussi un secteur industriel en difficulté, et surpondère un secteur des communications en pleine forme. Une sélection astucieuse des titres individuels a aussi aidé, si bien que le fonds a fait mieux que l’indice de référence Morningstar Canada Ex-Fossil Fuels, dont sont exclues les entreprises qui génèrent leurs profits à partir des combustibles fossiles.

« À long terme, nous croyons que les investisseurs peuvent s’en tenir à leurs objectifs ESG sans pour autant sacrifier les rendements. Sur une échelle de temps élargie, de nombreuses stratégies de placement durables parviennent à battre le marché », insiste Crystal Maloney.

Elle se réfère notamment à l’indice Morningstar US Sustainability qui, au cours des cinq dernières années, a suivi étroitement l’indice plus large Morningstar US Market; les deux ont pris 15,5 %. Et les chefs de file parmi les placements durables ont affiché un rendement de 17,3 %.

Selon elle, la volatilité actuelle crée beaucoup de bonnes occasions sur le marché canadien. Elle cite trois bons exemples : Telus, Magna International et Brookfield Renewable Partners.
« Telus est un chef de file ESG que nous apprécions beaucoup, avec de bonnes pratiques très détaillées quant aux émissions de carbone et la diversité. La composition et la compensation de leur équipe de direction sont d’ailleurs liées aux critères ESG. Voilà une entreprise très bien positionnée pour les trois à cinq prochaines années par rapport à ses pairs. Elle devrait profiter des améliorations du marché du sans-fil tout en réduisant ses coûts avec la transition à la 5G et aux plans illimités. Avec 90 % de sa clientèle connectée à la fibre à la maison, Telus va certainement remporter des parts de marché dans l’ouest du pays. Le cours de son titre ne reflète pas encore son potentiel, notamment dans la télésanté et l’agriculture », estime Crystal Maloney.

L’Ontarienne Magna International, spécialisée dans les pièces d’auto, est aussi un chef de file ESG qui s’échange au rabais, selon elle.

« Leur stratégie d’affaires est concentrée sur l’électrification des véhicules, l’accroissement des économies de carburant et la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Nous croyons que la demande refoulée, combinée à de faibles niveaux d’inventaires, va entraîner une croissance solide des ventes dans les années à venir. Le cours de l’entreprise reflète le recul des marchés à court terme ainsi que les problèmes d’approvisionnement, mais ceux-ci vont bien finir par se résoudre. Le réapprovisionnement des inventaires entraînera une forte croissance à terme », explique Crystal Maloney.

Quant à Brookfield, elle est « l’un des plus importants investisseurs spécialisés en énergie renouvelable au monde », souligne l’experte, et elle va donc profiter de la transition énergétique de l’économie mondiale.

« Cent pour cent de ses revenus proviennent de l’énergie renouvelable. Son cours actuel offre un bon point d’entrée auprès de l’un des plus gros joueurs du renouvelable au Canada. L’entreprise a la capacité de donner jour à ses plans de croissance sur la base de l’autofinancement, alors c’est une bonne occasion à saisir. »

Ce texte fait partie du programme Gestionnaires en direct, de la CIBC. Il a été rédigé sans apport du commanditaire.