Famille heureuse avec de jeunes enfants, dans la nature.
Photo : Aleksandr Davydov / 123RF

Avec la montée en flèche des dettes gouvernementales en raison des efforts déployés pour amortir la perturbation économique causée par la COVID-19, Don Drummond, ancien économiste en chef de la Banque TD, prévient que le gouvernement doit être prêt à resserrer ses finances dans les années à venir.

Dans un article publié par le C.D. Howe Institute, Don Drummond, chercheur principal du groupe de réflexion, présente quatre scénarios possibles pour les déficits et la dette fédéraux au cours des 10 prochaines années, et plaide en faveur de restrictions budgétaires pour ramener les finances publiques à une situation plus viable.

« Le coût de la gestion de la COVID-19 sera répercuté sur les générations futures si le fardeau de la dette devait rester au niveau actuel de la pandémie­ », a-t-il déclaré.

Limiter l’accumulation de la dette future obligera les gouvernements à renoncer à certaines de leurs ambitions. Par exemple, Don Drummond a déclaré que planifier un retour à la position budgétaire du gouvernement avant la pandémie et un ratio dette/PIB de 30 % est « incompatible » avec les plans énoncés dans le dernier discours du Trône du gouvernement « et impliquerait des sacrifices ».

« Mais refuser d’y arriver, même d’ici 2035-2036, équivaut à une décision de transférer une partie du coût de la lutte contre la COVID-19 à une génération future », a-t-il averti.

Dans les autres scénarios, où le gouvernement autorise des déficits annuels encore plus élevés, le fardeau de la dette grimperait en flèche, transférant le coût aux générations futures.

« Les milliards de dollars de dette induite par la pandémie encourus en 2020 et 2021 seraient transférés aux générations futures, et les intérêts de la dette augmenteraient », indique le journal.

En fin de compte, le rétablissement de la stabilité budgétaire exigera de la retenue, une combinaison de réduction des dépenses ou de hausse des impôts, une fois la pandémie surmontée, selon le document.

Le défi budgétaire provoqué par la pandémie met également en évidence la nécessité d’un débat national sur l’avenir économique du pays, peut-on lire dans le rapport.

« Avant la pandémie, le Canada n’était pas bien placé pour s’engager dans une ère de très fortes augmentations des dépenses gouvernementales. Il est encore plus limité maintenant par les coûts d’emprunt à plus long terme associés au paiement des dépenses liées à la pandémie. Le public canadien doit participer davantage aux discussions sur les défis et les choix qui se présentent au pays », indique le journal, ajoutant que le gouvernement doit fournir plus d’informations économiques et fiscales pour éclairer ces discussions.

Cet article a initialement été publié par Advisor’s Edge. Traduction et adaptation par Siham Lebiad.