Homme avec un air méfiant, les bras croisés.
Photo : Ion Chiosea / 123RF

Après une année 2018 marquée par des rendements de placement négatifs, les Canadiens sont moins satisfaits qu’auparavant de leurs sociétés d’investissement, selon un rapport de J.D. Power publié lundi.

Pour la première fois depuis la crise financière de 2008, leur indice de satisfaction a en effet diminué, passant de 785 en 2018 à 778 (sur une échelle de 1 000 points), tandis qu’une majorité d’entre eux se disent inquiets au sujet de leurs avoirs financiers. Selon le classement réalisé par J.D. Power, les meilleures firmes d’investissement au pays sont, dans l’ordre, Edward Jones (807), Assante (796) ainsi que BMO Nesbitt Burns, CIBC Wood Gundy et Raymond James (784).

Selon le rapport, près du tiers (32 %) des investisseurs ont en outre déclaré que leurs conseillers n’avaient pas pris le temps de leur expliquer correctement la performance de leur portefeuille au cours de l’année écoulée. Un constat d’autant plus sensible, souligne Advisor.ca, que les personnes qui ne reçoivent pas d’explication dans ce domaine sont presque deux fois plus susceptibles d’estimer que leur performance financière a été « pire que prévu » par rapport à celles qui bénéficient d’une bonne information (36 % contre 19 %, respectivement).

LES INVESTISSEURS AISÉS SONT LES PLUS CRITIQUES

« L’industrie croit que les conditions du marché sont difficiles lorsque les conseillers en services financiers démontrent le plus leur valeur aux consommateurs. Cependant, nous constatons que beaucoup d’entre eux n’emploient pas forcément toujours les mots qu’il faudrait pour gérer les attentes de leurs clients et naviguer entre volatilité et replis des marchés », commente Mike Foy, directeur principal du secteur Wealth Intelligence chez J.D. Power.

L’étude révèle également que ce sont les investisseurs les plus aisés (ceux dont l’actif est supérieur à 500 000 dollars) qui se montrent les plus sévères dans leur appréciation. C’est en effet dans ce segment de la clientèle qu’apparaissent les baisses les plus marquées en matière de satisfaction à l’égard de la performance des portefeuilles, avec une baisse de 38 points entre 2018 et 2019. Concrètement, plus du quart (28 %) des investisseurs fortunés indiquent que leur rendement a été « pire que prévu » et, dans ce groupe, 16 % affirment avoir l’intention de réduire leurs investissements au cours des 12 prochains mois. À noter que 4 % de cette clientèle considère au contraire que l’exercice 2018 s’est déroulé « tel que prévu », voire a été « meilleur que prévu ».

L’étude montre par ailleurs que les investisseurs les plus âgés sont beaucoup plus préoccupés par leur bien-être financier que les autres tranches d’âge. Ainsi, environ une personne sur six (16 %) née avant 1946 et une proportion identique de baby-boomers indiquent que leur situation financière s’est dégradée par rapport à celle de l’an dernier, comparativement à 9 % en 2018. Et parmi les membres de la génération Y et ceux de la génération X, environ 8 % ont l’impression d’être moins bien lotis aujourd’hui, par rapport à 6 % en 2018.

LE CALCUL DES FRAIS DEMEURE MAL COMPRIS

Autre constat du rapport : les clients continuent à ne pas bien comprendre comment sont calculés les frais de gestion reliés à leur portefeuille. Résultat, bien que près de la moitié (48 %) des répondants aient déclaré avoir constaté des changements dans les informations qui leur ont été fournies par leur entreprise dans le cadre de MRCC 2, la proportion de ceux qui déclarent avoir une « entière compréhension » en matière de frais demeure « obstinément basse », souligne J.D. Power (31 %, contre 32 % l’année dernière).

Enfin, l’étude relève que seules 29 % des personnes nées avant 1946 et des baby-boomers interagissent avec leur société d’investissement par l’entremise d’une application mobile, alors que cette proportion grimpe à 68 % chez les investisseurs de la génération Y et leurs homologues plus jeunes. De même, l’utilisation de ce type d’application par les Y se fait davantage à partir d’un téléphone que d’une tablette, ce qui fait dire à J.D. Power que les entreprises « ont tout intérêt à s’assurer que leurs applications mobiles évoluent bien afin répondre aux différents besoins et attentes des investisseurs de la nouvelle génération ».