Le président de la Banque centrale européenne (BCE) a vertement critiqué la récente annonce par Donald Trump d’un prochain démantèlement de la réglementation financière aux États-Unis, rapporte Reuters.

« La dernière chose dont nous ayons besoin à l’heure actuelle est un assouplissement de la régulation », a mis en garde Mario Draghi lundi devant la commission économique du Parlement européen, à Bruxelles.

L’une des principales causes de la crise financière de 2008 était justement une régulation trop laxiste dans les secteurs financier et bancaire, et le fait de revenir en arrière dans ce domaine serait dangereux pour la stabilité du système financier, a ajouté le patron de la BCE, qui a pour mandat de superviser les principales banques de la zone euro.

« L’idée de retrouver les conditions qui étaient en place avant la crise est préoccupante », conclut-il.

TRUMP MET DE LA PRESSION SUR JANET YELLEN…

Le nouveau président américain a signé vendredi deux décrets ordonnant la révision de la réglementation instaurée après 2008. Donald Trump en a en particulier après la loi Dodd-Frank, adoptée en 2010 durant le premier mandat de Barack Obama, dont l’objectif était d’éviter une nouvelle crise et d’assurer une meilleure protection des consommateurs de produits financiers.

Applaudis par Wall Street, ces deux textes ont en revanche suscité la colère du camp démocrate, qui accuse le nouvel occupant de la Maison-Blanche de s’aligner sur les revendications des grandes banques d’affaires.

La politique de la nouvelle administration américaine met cependant « la pression sur Janet Yellen, l’homologue de Mario Draghi à la tête de la Réserve fédérale, priée de prendre ses distances avec les efforts internationaux en matière de réglementation », note Reuters.

… ET SUR LES PAYS MEMBRES DE LA ZONE EURO

Elle risque également d’« accroître encore un peu plus la tension entre la nouvelle administration de Donald Trump et les Européens, qui ont également serré la vis aux banques européennes en adoptant une quarantaine de règles », souligne de son côté Le Figaro.

Il avait fallu du temps pour que ces règles entrent en vigueur à cause de l’« intense lobbying bancaire à Bruxelles » et des « âpres négociations menées entre les États membres de l’Union européenne », rappelle le quotidien.

Interrogé par Reuters, Andreas Dombret, membre du directoire de la banque centrale allemande, estime lui aussi qu’assouplir la régulation bancaire constituerait une « grave erreur » car cela augmenterait le risque d’aboutir à une nouvelle crise financière.

« C’est la raison pour laquelle je considère d’un œil critique l’éventuel relâchement de la régulation aux États-Unis qui est en cours de discussion », insiste le banquier central.

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