Vos clients qui achètent une nouvelle propriété le font pour de multiples raisons. Selon Ashley Redmond, du site d’information et d’analyse financière Morningstar.ca, la plupart espèrent enrichir son patrimoine à mesure que sa résidence augmentera en valeur. Mais les prix risquent de s’atténuer dans les prochains mois et les gains rapides sont peut-être chose du passé, dit-elle. L’Association canadienne de l’immeuble s’attend d’ailleurs à un ralentissement des ventes pour le reste de l’année et jusqu’en 2011.

Au-delà de l’investissement
Acquérir une résidence représente bien plus qu’un simple investissement, écrit Mme Redmond. En devenant propriétaire, on devra déterminer où l’on souhaite vivre, quel type de maison nous convient, quels sont nos moyens et quels sacrifices seront nécessaires pour payer tout ça.

La location offre effectivement plus de souplesse et moins de contraintes tels que les frais d’entretien et de réparations d’une résidence.

Bien souvent, les gens ont mis de côté un montant pour la mise de fonds. Mais quand vient le moment d’acheter une propriété, le plus difficile demeure le choix du type de prêt et son échéance. Taux fixe ou taux variable ? Un an ou 5 ans ? Selon Grant Mackenzie, PDG de Macquarie Financial à Toronto (firme de prêt), vos clients qui n’y connaissent strictement rien en immobilier devraient opter logiquement pour un taux fixe, explique-t-il à Morningstar.ca.

« L’une des erreurs les plus courantes chez les gens qui achètent pour la première fois est de choisir une hypothèque à taux variable pour voir les intérêts monter en flèche par la suite, dit-il. Et l’acheteur ne sait pas quand il faut verrouiller son taux. »

Louer ou acheter : un exemple concret

  • Mise de fonds : 60 000 $
  • Prix de la résidence : 300 000 $
  • Montant de l’hypothèque : 240 000 $
  • Amortissement : 30 ans
  • Taux fixe 5 ans : 3,99 %
  • Versement mensuel : 1140 $, après frais divers : 1640 $
  • Loyer mensuel avant l’achat : 900 $, après frais divers : 1075 $

Un nouvel acheteur, après avoir déterminé le montant de l’hypothèque, des paiements et le type de taux d’intérêt, devrait comparer l’avantage financier d’acheter ou de louer. En calculant les dépenses mensuelles de l’une et de l’autre des options (sans oublier l’entretien, les taxes, le stationnement et autres services tels que le téléphone, Internet et câble), on pourra déterminer l’option la plus avantageuse.

On achète ou on attend ? La réponse dépend du taux de rendement que l’on peut obtenir sur notre montant de mise de fonds. N’oublions pas que ce montant déjà économisé doit être investi dans le cas où l’on opte de louer. Il ne faut pas non plus oublier le montant épargné mensuellement en louant au lieu d’acheter.

Morningstar.ca présente dans sa rubrique un exemple concret qui suppose une mise de fonds de 60 000 $ et un montant mensuel économisé de 565 $ en optant pour la location. On se base sur un taux de rendement hypothétique de 10 % sur ces économies et on suppose qu’on loue pour une période de cinq ans, ce qui permet de bâtir un versement comptant plus important. À la fin de cette période, les 60 000 $ initiaux plus les 565 $ par mois, investis à 10 %, vaudraient 134 908 $.

En revanche, si le rendement hypothétique de l’épargne était investi à un taux plus réaliste de 3,1 %, acheter serait une option beaucoup plus attrayante, explique Ashley Redmond, puisque le total de l’épargne en vue de la mise de fonds — y compris les 60 000 $ préalablement épargnés — n’aurait atteint que 105 100 $.

Acheter malgré tout
Même avec un rendement élevé de 10 % sur ses économies, il se pourrait qu’acheter maintenant soit le meilleur choix financier pour vos clients, explique Morningstar.ca. « Si la valeur de sa nouvelle maison s’apprécie. En supposant une appréciation moyenne annuelle de 4 % sur les cinq prochaines années, acheter est une proposition rentable. D’un point de vue financier, on ne sera ni plus ni moins avancé que si on continue à louer. Toutefois, si la valeur de la maison augmente à un taux moyen supérieur à 4 % par an, l’achat battra la location. »

Le choix de devenir propriétaire dépend autant des facteurs qualitatifs que ceux plus quantitatifs. « Et il n’y a rien de mal à cela, car même si une maison représente un investissement, elle va aussi devenir votre demeure », conclut la journaliste de Morningstar Canada.