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Plusieurs risques vont continuer d’alimenter la volatilité des marchés mondiaux, croit Amber Sinha, gestionnaire de portefeuille à Gestion d’actifs CIBC.

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« Certaines régions se sont mieux portées que d’autres cette année. Jusqu’ici cette année, l’indice européen a baissé de 10 % et celui de l’Asie-Pacifique a gagné 2 %. C’est donc un écart de performance de 12 % », observe Amber Sinha.

Selon l’expert, le fait que l’Asie a été la « première entrée, première sortie » de la pandémie de COVID-19 lui a permis d’entamer une reprise économique. Le virus est toujours présent, mais le pic d’infections est passé, et les marchés asiatique reflètent cela.

Il y a aussi une autre explication selon lui : la surpondération des technologies dans les marchés asiatiques.

« La Chine et l’Asie en général comptent plusieurs très grandes entreprises de technologie, et ce secteur a surperformé. L’Europe, à l’inverse, est sous-représentée dans ce domaine du point de vue de la capitalisation boursière », dit Amber Sinha.

Il entrevoit trois principales sources de risques sur les marchés mondiaux dans un avenir rapproché : les relations sino-américaines, les risques de résurgence du coronavirus, et les excès d’optimisme boursier.

« Les tensions sont nombreuses entre la Chine et les États-Unis, non seulement en ce qui concerne les échanges commerciaux mais aussi la propriété intellectuelle, la représentation technologique, et les inscriptions d’entreprises chinoises sur les marchés américains. Il faut garder cette situation à l’esprit lorsqu’on investit outre-mer », explique Amber Sinha.

« Ensuite, il y a toujours un risque de nouvelles vagues d’infections. Si jamais elles reprennent en Asie, il faudra rééquilibrer les portefeuilles. On n’est franchement pas sortis du bois », poursuit-il.

« Enfin, la reprise des marchés d’actions a été inégale, avec l’indice chinois en hausse de 14 % cette année, soit la meilleure performance au monde. Mais il faut évaluer la reprise des marchés au regard de la reprise des économies. Les investisseurs se sont-ils trop emballés? Cela est possible tant aux États-Unis qu’en Asie. Il faut s’assurer que les marchés reflètent la situation sur le terrain. On ne peut commettre l’erreur d’être trop optimistes envers les prix des titres quand la situation réelle ne les reflète pas », prévient l’expert.

D’ailleurs, il note que la performance des actions chinoises n’est pas liée à une économie en pleine santé mais plutôt à un secteur particulier, celui des technologies encore.

« Les gains boursiers chinois ont été étroitement liés à des titres comme Tencent, Alibaba et d’autres entreprises importantes du secteur. Ils ont tiré le marché vers le haut grâce à la pandémie, qui favorise le commerce électronique et le numérique pendant que les gens restent à la maison », dit Amber Sinha.

D’autres secteurs de l’économie chinoise sont restés à plat et pourraient offrir des occasions d’investissement, entrevoit-il.

« À moins d’une résurgence du coronavirus en Chine, le secteur industriel et la consommation devraient connaître une reprise qui va pousser le PIB et les marchés vers le haut. »

Ce texte fait partie du programme Gestionnaires en direct, de la CIBC. Il a été rédigé sans apport du commanditaire.