Marché boursier et COVID-19
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Hélas, l’économie mondiale demeure à la merci de nouveaux variants, rappelle Avery Shenfeld, économiste en chef de la CIBC.

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« Si vous regardez les prévisions des économistes ou même celles des entreprises pour les prochaines années, le scénario n’est pas si rose. Le secteur des services est appelé à reprendre davantage de vigueur, et la croissance mondiale devrait s’améliorer à mesure que les vaccinations contre la COVID-19 ralentissent de par le monde. Mais si on qualifie parfois l’économie de « science lugubre », alors on peut en dire autant de l’épidémiologie », affirme Avery Shenfeld.

En effet, les experts responsables de faire des précisions sur les développements futurs de la pandémie ne parviennent pas à se mettre d’accord, et tous ne sont pas optimistes, note-t-il.

« Le plus grand risque réside dans de nouvelles vagues de COVID-19, et dans l’émergence de nouveaux variants qui auraient la même capacité qu’Omicron d’infecter les personnes déjà vaccinées, ou pire encore, qui seraient plus mortels que le variant Delta », prévient l’expert.

« Cela suffirait à provoquer de nouveaux revers pour l’économie, et je crois que les marchés ne prennent pas encore suffisamment en compte la possibilité de tels revers, notamment dans le secteur des services comme la restauration ou les voyages, qui a besoin non pas simplement d’une période d’accalmie du virus, mais d’une longue période où l’on ne voit plus de vagues et où les entreprises peuvent poursuivre leurs activités avec une pleine confiance », analyse Avery Shenfeld.

Du point de vue des investisseurs, cela signifie qu’il faut protéger son portefeuille contre d’éventuels reculs, par exemple avec une part d’obligations.

« Même si elles performent peu quand l’économie se porte bien, elles offrent une protection en cas de vagues subséquentes du virus », rappelle-t-il.

Il mentionnait aussi les tensions géopolitiques en Ukraine, lors de notre entrevue réalisée avant l’offensive russe ; il prédisait d’ailleurs un mouvement « très important » des prix du pétrole, qui serait à la baisse si les États-Unis et l’Iran venaient à conclure une entente sur les enjeux nucléaires. Le mouvement a finalement eu lieu vers le haut avec le déclenchement du conflit en Ukraine.

À terme, l’économiste voit les actions mieux performer que les obligations, ne serait-ce que parce que leurs dividendes dépasseront les montants des coupons de ces dernières, même si leurs cours ne s’apprécient pas par ailleurs. Mais il rappelle l’importance de bien équilibrer ses actifs.

« C’est d’autant plus vrai dans un contexte où le virus est toujours là, et porte encore des mystères quant aux nouveaux variants qui pourraient émerger. Les investisseurs doivent garder l’œil sur ce risque afin de connaître ensuite des jours meilleurs quand le virus commence réellement à disparaître de nos vies. »

Ce texte fait partie du programme Gestionnaires en direct, de la CIBC. Il a été rédigé sans apport du commanditaire.