Femme qui se questionne
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Leurs beaux jours sont derrière nous, déplore Avery Shenfeld, économiste en chef de la CIBC.

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« La baisse des taux d’intérêt des banques centrales a grandement profité aux marchés d’actions, et cela explique en partie leur reprise depuis le début de la crise du coronavirus. La faiblesse des taux permet de soutenir l’économie incluant l’immobilier au Canada comme aux États-Unis, et en même temps, elle contribue à accroître la valeur des entreprises », observe Avery Shenfeld.

Selon l’expert, le grand défi actuel des investisseurs se trouve plutôt du côté des obligations, et surtout celles des gouvernements. Pourquoi y placer son argent si elles ne génèrent pas vraiment plus de rendement que des instruments de trésorerie?

« Nous avons fait une simulation de portefeuille d’obligations du Canada pendant les dix prochaines années, et si une augmentation éventuelle des taux fait monter les rendements, elle fait aussi perdre du capital sur les titres existants. Au bout du compte, le portefeuille génère moins de 1 % de rendement, bien en-deçà de l’inflation », dit Avery Shenfeld.

« Cela pousse les gens à reconsidérer la part de leur portefeuille consacrée à ces titres à faible risque, et à explorer d’autres placements qui offrent un meilleur rendement sans être aussi risqués que des actions. Mais il faut les mettre en garde contre la tentation d’aller chercher de plus hauts rendements dans les obligations de sociétés, car cela comporte un risque élevé, surtout parmi les titres à faible notation », prévient l’économiste.

« Il faut garder à l’esprit que l’économie actuelle est sous-performante. Nous croyons qu’elle ne reviendra pas à la normale avant 2022 et 2023. Et les entreprises qui affichent de mauvais résultats sur une telle durée exposent les investisseurs à des risques de défaillance », poursuit Avery Shenfeld.

Pour les conseillers en services financiers, il est important d’aider les épargnants à bien réfléchir aux conséquences d’une plus grande allocation de leur actif dans les obligations de sociétés.

« L’économie n’a pas encore touché le fond et certaines entreprises ne pourront continuer d’afficher de piètres performances pendant une longue durée. Le marché obligataire ne reflète pas encore entièrement ce risque de défaillance parmi les sociétés, car il attire encore beaucoup d’investisseurs qui fuient les bas rendements », note Avery Shenfeld.

Selon lui, l’époque où on pouvait espérer obtenir 6 ou 7 % de rendement sur des obligations gouvernementales est loin derrière nous.

« Cela crée un environnement plus difficile à long terme pour les investisseurs qui cherchent des rendements sans trop de risque. »

Ce texte fait partie du programme Gestionnaires en direct, de la CIBC. Il a été rédigé sans apport du commanditaire.