Si les entreprises aurifères canadiennes sont toutes portées par une perspective de croissance du prix de l’or, il faut se méfier de celles qui n’auront pas les moyens de suivre la cadence, prévient Gary Chapman, directeur général, actions canadiennes à Guardian Capital.

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« Cela fait plusieurs années que nous sommes optimistes quant au prix de l’or. Notre portefeuille suit plus ou moins la pondération des entreprises aurifères sur le marché. Elles sont présentement sous-pondérées pour nous permettre de sélectionner des titres qui répondent à nos critères », dit Gary Chapman.

Mais avant d’expliquer ces critères, l’expert propose un survol macro-économique du marché de l’or – et de l’argent, qui le suit généralement de près.

« Tout d’abord, les taux d’intérêt réels sont négatifs dans de nombreuses régions du monde, ce qui est bon pour l’or. En Europe, on trouve même des taux d’intérêt nominaux négatifs. Ensuite, les banques centrales de par le monde ont injecté beaucoup d’argent sur de longues périodes dans leurs économies respectives. Cet apport de liquidités est bon aussi pour l’or. Enfin, la présidente de la Réserve Fédérale, Janet Yellen, a dit en octobre 2016 qu’elle ne laisserait pas l’économie américaine s’essouffler », dit Gary Chapman.

Il y a aussi le fait que l’inflation se trouve légèrement au-dessus des taux d’intérêt; ce n’est pas un phénomène nouveau, mais il prend toute sa signification dans le contexte actuel, pense l’expert.

« L’économie américaine se resserre, avec un faible taux de chômage, et une croissance de la création d’emplois. La faible inflation aura donc un effet positif sur l’or », dit-il.

Ceci étant établi, comment choisir ses titres aurifères?

« Nous cherchons des entreprises avec de bonnes perspectives de croissance, de solides états financiers et suffisamment de liquidités pour financer ladite croissance et soutenir les coûts », explique Gary Chapman.

« Il faut profiter de la montée de l’or, mais aussi se protéger contre sa baisse éventuelle. Bien sûr, quand l’or grimpe, on peut avoir du succès à court terme avec des entreprises du secteur qui ont des coûts élevés et des états financiers fragiles. Mais cela ne dure qu’un temps. Nous ne voulons pas des entreprises qui profitent du contexte actuel des matières premières, mais vraiment des entreprises qui sont capables de croître », affirme M. Chapman.

Quelques-uns de ses choix canadiens : Eldorado Gold, Torex Gold Resources et Goldcorp.

« Par exemple, Eldorado planifie l’entrée en service de deux nouvelles mines en 2017 et en 2019. Sa production devrait donc grimper de 50 % d’ici 2020, et ses coûts devraient baisser. Ses états financiers ont largement assez de liquidités pour financer cette croissance. Quant à Goldcorp, sa direction s’est lancée dans un plan quinquennal incluant une augmentation de la production de 20 %, une amélioration des réserves de 20 % et une réduction de coûts de 20 %, et nous croyons que ce plan est réaliste. »