Même si la Banque du Canada a encore une fois décidé de maintenir son taux cible à 1 %, les spécialistes s’entendent pour dire que cette situation ne pourra se prolonger éternellement. On entend souvent parler de l’impact qu’une hausse des taux aurait sur les ménages canadiens. Un sondage commandé par l’Institut canadien des comptables agréés (ICCA) tente de mesurer cet impact.

Près de la moitié des répondants, soit 48 %, auraient du mal à continuer de faire leurs versements pour rembourser leur emprunt hypothécaire ou leurs dettes, si les taux d’intérêt augmentaient de façon significative.

Aux répondants pour qui une hausse des taux d’intérêt serait problématique, on a posé une question additionnelle : « Quelle augmentation du taux d’intérêt ferait en sorte que vous auriez du mal à continuer de faire vos versements pour rembourser votre prêt hypothécaire et/ou vos dettes? » La répartition des réponses est la suivante :

  • Hausse de moins de 1 % : 9 % des répondants;
  • Hausse de 1 % à 2 % : 20 % des répondants;
  • Hausse de 3 % à 4 % : 29 % des répondants;
  • Hausse de 5 % ou plus : 36 % des répondants;
  • Ne sais pas : 6 %.

En moyenne, les répondants disent donc qu’une hausse des taux d’intérêt de 3,5 % (plus précisément : 3,5 points de pourcentage) les empêcherait de faire leurs versements.

Les analystes ayant effectué le sondage ont aussi identifié les caractéristiques sociodémographiques ou les autres réponses données par ce groupe de répondants. Ainsi les personnes qui craignent les hausses de taux sont : majoritairement des femmes, des Canadiens plus jeunes (âgés de 40 ans ou moins), des locataires, des répondants qui « n’ont pas du tout confiance » en leurs connaissances financières générales, ceux qui n’ont pas de plan financier et ceux dont le revenu du ménage est inférieur à 100 000 $.

Connaissances financières
Pour l’organisme qui représente les CA à travers le pays, une des causes profondes de cette situation est le manque de connaissances financières de toute une partie de la population. « Bon nombre de Canadiens ont peu de marge de manœuvre en ce qui concerne leur situation financière personnelle et cela n’est pas près de changer », constate Kevin Dancey, président de l’ICCA. « C’est pourquoi notre organisme a la ferme conviction qu’il est essentiel d’aider les Canadiens à accroître leurs connaissances financières pour maintenir la vigueur économique et la prospérité du pays », dit M. Dancey.

Ce sondage a été réalisé par Harris/Décima par téléphone auprès d’un échantillon aléatoire de 1000 Canadiens, dont 250 résidents du Québec.