L’Institut canadien des actuaires (ICA) a publié hier les toutes premières tables de mortalité et échelles d’amélioration de la mortalité fondées sur l’expérience de mortalité des retraités canadiens.

Premiers concernés : les responsables de régimes de retraite à prestations déterminées. En effet, ceux-ci ont besoin de renseignements fiables afin de s’assurer que les cotisations des employés et des employeurs seront assez élevées pour verser les prestations promises par le promoteur de régime.

Jusqu’à présent, plusieurs grands régimes de retraite calculaient eux-mêmes les hypothèses de mortalité en fonction de leur propre expérience, tandis que d’autres utilisaient les tables types des États-Unis publiées en 1994.

Mais ces tables de mortalité étaient probablement devenues désuètes, selon l’ICA. De plus, la situation des retraités étasuniens n’est pas forcément la même que celle des retraités canadiens. L’Institut a donc décidé qu’il était temps d’élaborer ses propres tables. En 2009, il a commandé deux études : l’une portant sur l’expérience des retraités par rapport au Régime de pensions du Canada et au Régime de rentes du Québec; l’autre portant sur les résultats de certains régimes de retraite des secteurs public et privé canadiens.

Espérance de vie accrue

Ces études montrent que la durée de vie des retraités canadiens s’est accrue plus vite que ce que projetaient les tables types des États-Unis, souvent utilisées au cours des dernières années. Selon l’ICA, « les nouvelles tables révèlent que les taux de mortalité actuels sont inférieurs à ceux qui avaient été prévus et que les taux futurs d’amélioration de la mortalité seront plus élevés que ceux déjà présumés ».

D’après les anciennes tables de mortalité et échelles d’amélioration types des États‑Unis, un homme âgé de 65 ans en 2014 a une espérance de vie de 19,8 années. Avec les nouvelles tables et échelles de l’ICA, ce nombre passe à 22,1 années.

Pour une femme âgée de 65 ans en 2014, les tables étasuniennes indiquent une espérance de vie de 22,1 années. Avec les nouvelles tables et échelles, ce nombre passe à 24,4 années.

« L’adoption des nouvelles tables peut avoir des répercussions financières fort différentes d’un régime de retraite à l’autre, estime l’ICA. Les obligations déclarées pourraient augmenter jusqu’à 7 % ou plus dans le cas de certains régimes, mais, généralement, la hausse se situerait entre 3 % et 4 %. »

Pour les régimes de retraite qui tiennent déjà compte de leur propre expérience de mortalité, la hausse potentielle des obligations au titre des rentes pourrait être encore moindre, oscillant entre 1 % et 2 %.

« Les nouvelles tables permettront aux membres de l’ICA d’utiliser pour la première fois des outils reflétant exclusivement l’expérience de mortalité des retraités canadiens. Ils pourront ainsi fournir des calculs et des estimations encore plus fiables aux utilisateurs de leurs services », se félicite Jacques Lafrance, président de l’ICA.

À lire : Explosion appréhendée des coûts de la sécurité de la vieillesse